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La nutrition et le burnout
Également appelé syndrome d’épuisement, le burnout n’est pas à prendre à la légère. Il doit être pris en charge et fait d’ailleurs l’objet d’un diagnostic par un professionnel de santé. Alors, concrètement, comment l’alimentation saine et la nutrithérapie peuvent-elles être des alliées précieuses dans l’accompagnement de cette problématique ?
Le burnout
Il se caractérise par un état d’épuisement physique, mental et émotionnel profond et durable. Une personne atteinte de burnout présente en général, de façon progressive ou brutale, ces trois caractéristiques :
- Perte de motivation, ralentissement des capacités mentales et physiques
- Distanciation, comportement d’isolement social
- Dépréciation de ses réussites passées, présentes, futures, dévalorisation en général
A cela s’associent souvent diverses problématiques : troubles du sommeil, alimentation anarchique, fatigue surrénale, crises d’angoisse, inflammation, maladies cardiovasculaires… en fonction du caractère, du terrain et du vécu personnel.
L’alimentation : une alliée contre le burnout
« Un esprit sain fonctionne mieux dans un corps sain » écrivait Juvénal, il y a bien longtemps.
Saviez-vous que l’épuisement professionnel et nos habitudes alimentaires allaient de pair ?
Nous le sous-estimons souvent mais une mauvaise alimentation est une source de stress pour notre organisme et un facteur de burnout. Pourquoi manger sainement est-il si important ?
Les aliments que nous consommons sont la seule source d’énergie pour notre corps. Notre santé sera meilleure, si notre mode de vie est basé sur une alimentation saine, équilibrée et variée.
Malheureusement, entre vie professionnelle à cent à l’heure et exigences familiales, nous avons vite fait de parer au plus pressé et d’opter pour une alimentation industrielle trop riche en graisses saturées, produits laitiers, sucres, et excitants (café, alcool) pour tenir le coup… Or, ce type d’alimentation favorise l’inflammation, une glycémie instable, l’envie fréquente de sucré couplé à des problèmes digestifs et diminue la résistance au stress.
De plus, sous l’effet du stress ou de la pression dans notre travail, ce sont les glandes surrénales qui prennent le relais et nous permettent de “tenir le coup”. Sous un stress constant, ces glandes finissent par s’épuiser, notre résistance au stress diminue, et nous entrons dans la spirale du burnout.
Alors, reprendre le chemin d’une alimentation saine et ressourçante est une excellente manière de répondre à l’épuisement du corps et de démarrer sa convalescence.

Renforcer le mental grâce à la micronutrition
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Dopamine, noradrénaline, sérotonine
La dopamine et la noradrénaline font partie de la famille des neurotransmetteurs, les hormones de l’humeur.
La dopamine fonctionne comme un starter : éveil, attention, envie de faire des projets, plaisir. Elle nous aide à bien démarrer le matin. La noradrénaline fonctionne comme un accélérateur, elle intervient sur la concentration, la mémoire. Elle nous aide à réunir l’énergie pour réaliser nos projets.
La dopamine et la noradrénaline sont synthétisées à partir d’un acide aminé, la tyrosine, qu’on retrouve dans les protéines de notre assiette.
En cas de stress répété ou de stress mal géré qui épuise les réserves d’adrénaline, le cortisol, l’hormone du stress, augmente et favorise le détournement de la tyrosine à des fins énergétiques, empêchant ainsi sa transformation en dopamine. Phénomène qui constitue un des mécanismes du burn out avec des difficultés à démarrer la journée, un manque de motivation et de concentration.
La sécrétion de sérotonine obéit à un rythme biologique circadien (sur 24 h). Son principal pic de sécrétion à lieu vers 17 h, permettant une fin de journée apaisée, sereine, tandis que la première partie de journée, sous la dépendance de la dopamine, doit être plus combative, plus énergique.
Ce neurotransmetteur est synthétisé à partir d’un précurseur : l’acide aminé tryptophane. La synthèse de la sérotonine à partir de cet acide aminé n’est pas un long fleuve tranquille et les principaux freins à la synthèse de la sérotonine sont les suivants :
Détournement du tryptophane de la voie de synthèse de sérotonine

La Dysbiose
Dans l’intestin, le tryptophane rentre en contact avec notre microbiote intestinal. Il craindra un microbiote déséquilibré, avec des bactéries de putréfaction (clostridiums) qui raffolent du tryptophane (dysbioseVoir plus bas : L’intestin). Dévoré par les bactéries, il ne sera donc plus disponible pour synthétiser de la sérotonine.
Un complément alimentaire en tryptophane dans ce cas, n’aura pas l’effet escompté, car nous nourrirons ces mauvaises bactéries et aggraverons la dysbiose. Cependant un traitement du microbiote permettra d’améliorer la biodisponibilité du tryptophane qui pourra alors être absorbé et, si les autres obstacles sont maîtrisés, il pourra se transformer en sérotonine.
L’inflammation
Lors d’une inflammationL’inflammation est un processus de réactions en chaîne, biologiques et cellulaires permettant à l’organisme de répondre à une agression, qu’elle soit traumatique, infectieuse ou auto-immune. Elle provoque des signes principalement douloureux, permettant d’identifier sa présence.
L’inflammation est une réaction utile puisqu’elle constitue un moyen de défense de l’organisme contre une agression. Dans certains cas, il arrive que l’inflammation persiste jusqu’à devenir chronique. Le système immunitaire est alors dépassé par cette réaction inflammatoire.
Elle n’est plus du tout bénéfique et doit être diagnostiquée et traitée par des médicaments. C’est le cas des maladies inflammatoires chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou lupus,…, des cytokinesLes cytokines sont des molécules messagères chargées de réguler les interactions et les communications entre cellules. Ils sont de puissants régulateurs de la réponse inflammatoire du système immunitaire à la maladie et à l’infection, ainsi que des processus cellulaires normaux. sont produites qui renforcent la dégradation du tryptophane par l’enzyme IDO, ce qui entraîne une augmentation de ses produits, telle la kynurénine, voie neuro toxique, aux dépens de la synthèse de sérotonine. Les cytokines contribuent ainsi à induire une humeur dépressive.
Moduler l’inflammation paraît alors nécessaire pour améliorer la synthèse de sérotonine. Cette prise en charge nécessite de repérer et de traiter les causes fonctionnelles responsables de cette inflammation.
Le déficit de vitamine B3
La Vitamine B3La vitamine B3 est est fabriquée par l’organisme (foie) à partir du tryptophane, le précurseur de la sérotonine. Or, en cas de carence en vitamine B3, le tryptophane est davantage utilisé dans la synthèse de la vitamine que dans la synthèse de la sérotonine.
Cette vitamine B3 participe à la production d’énergie au sein des cellules, à la fabrication de différents lipides et de leurs dérivés : sels biliaires (indispensables pour bien digérer les graisses), hormones stéroïdes (corticoïdes, œstrogènes, testostérone…), permet aussi de réparer l’ADN dans le cas où il est endommagé et intervient dans le fonctionnement du système nerveux. est fabriquée à partir du tryptophane dans le foie. En cas de carence de vitamine B3, une grande quantité du tryptophane absorbé sera consommé pour synthétiser cette vitamine. Une optimisation du niveau de Vitamine B3 épargnera le tryptophane qui pourra alors emprunter la voie de synthèse de sérotonine.
Dans des conditions de dysbiose, d’inflammation et de déficits en vitamine B3, l’apport de tryptophane sera inefficace. Dans tous les cas, la priorité sera de repérer et de traiter les éventuelles causes de détournements du tryptophane pouvant être à l’origine du déficit de sérotonine. Le traitement du microbiote, la prise en charge de l’inflammation et la restauration d’un statut optimal en B3 pourront alors suffire pour retrouver notre sérénité.
Obstacles empêchant l’entrée du tryptophane dans le cerveau
Dans le sang, le tryptophane est pris en charge par un transporteur : l’albumine qui le conduit jusqu’au cerveau. Il doit alors se détacher de ce transporteur afin de traverser la barrière hémato encéphalique (barrière entourant le système nerveux central) et entrer dans le cerveau.
Puis, le tryptophane utilise un autre transporteur (sorte de porte d’entrée) pour passer la barrière hémato-encéphalique (BHE) et entrer dans le cerveau, lieu de la synthèse de sérotonine centrale.
Le tryptophane doit « partager cette porte d’entrée » avec d’autres acides aminés compétiteurs, notamment ceux qu’on appelle les acides aminés branchés et la tyrosineEn situation de stress, le cortisol (hormone du stress) augmente et favorise le détournement de la tyrosine à des fins énergétiques, empêchant ainsi sa transformation en dopamine. De même, un repas trop riche en glucides simples entraînera une réponse insulinique importante, favorisant le détournement de la tyrosine.. Plus ces acides aminés seront présents « à la porte », moins le tryptophane pourra rentrer dans le cerveau.
Ces acides aminés branchés sont présents en grande quantité dans les protéines animales. Ainsi la consommation de viandes, de poissons, les œufs et produits laitiers apportera de grandes quantités d’acides aminés branchés au niveau du transporteur de la BHE, limitant l’entrée du tryptophane dans le cerveau mais permettant la synthèse de la dopamine en début de journée.
Pour améliorer la synthèse de la sérotonine en fin de journée, nous allons synchroniser notre rythme nutritionnel sur notre rythme biologique. Ce type d’approche porte le nom de chrono-nutrition.
Déficits micronutritionnels de cofacteurs indispensables à la synthèse du tryptophane et de la tyrosine
Difficulté de communication neuronale par insuffisance de fluidité membranaire

Pour cela des membranes neuronales souples sont indispensables ! Ces membranes sont constituées de grandes quantités d’acides gras (=les graisses). Les acides gras permettant d’avoir des membranes cellulaires bien souples sont les acides gras insaturés et tout particulièrement les omégas 3. Ces acides gras seront efficaces à condition qu’ils ne soient pas oxydés par les radicaux libres ! Pour cela une alimentation riche en anti oxydants est indispensable ! Remplissez vos assiettes de couleurs ! Les fruits et légumes les plus colorés sont souvent les plus riches en antioxydant et polyphénols !
L’intestin, notre deuxième cerveau
En savoir plus
La dysbiose (ou le déséquilibre de la flore intestinale)
La dysbiose est le terme employé pour qualifier le déséquilibre au sein des populations bactériennes du microbiote intestinal. Cette dysbiose impacte non seulement la flore bactérienne dans sa richesse, mais aussi dans sa diversité. C’est donc un véritable bouleversement de l’écosystème intestinal qui entraine une perte des fonctionnalités du microbiote intestinal.

Vous avez dès lors compris qu’une bonne synthèse en neurotransmetteurs passe par la mise en place d’un protocole nutritionnel chronobiologique ainsi qu’une complémentation alimentaire adaptée, précise et individualisée en fonction de votre clinique et de votre biologie vous permettront de retrouver votre énergie psychique et toute votre vitalité
Je vous propose de définir ensemble une alimentation qui vous convient personnellement, en tenant compte de vos envies, vos choix personnels et de votre état de santé.
Patricia Buchlin
Nutritionniste – Conseillère en Nutrition
Nutrithérapie (CERDEN®) – Profilage Alimentaire™
Informations consultations : 0495 48 65 46 – à Bruxelles (Forest-Uccle) & Brabant Wallon (Grez Doiceau) et par Skype
Voyez aussi la liste des spécialistes en nutrition sur le site du Cerden